Peu le savent, mais Émile Zola a situé l’un des épisodes de son premier roman au Plessis-Piquet. 

Près de l'Étang Colbert...

Publié en 1865 et dédié à son ami le peintre, La Confession de Claude évoque une escapade champêtre de ses héros, Claude et Laurence, dans une auberge bien réelle : le Coup du Milieu, située près de l’étang Colbert, à l’emplacement actuel du 31 rue Pasteur.

L’auberge du Coup du Milieu, vers 1900.

Laurence venait d’attacher son bouquet à l’aide d’un brin d’herbe. Il était onze heures, nous n’avions encore rien mangé […]. Le Coup-du-Milieu, le cabaret où nous sommes entrés, est situé dans un pli de terrain entre Fontenay et Sceaux, tout près de l’étang du Plessis-Piquet [l’étang Colbert]. 

Du dehors, on ne voit qu’un massif, un jet de verdure, une vingtaine d’arbres qui ont poussé fièrement ; le dimanche, il sort de ce nid immense un bruit de fourchettes et de couteaux, de rires et de chansons. 
Au-dedans, lorsqu’on a franchi la porte surmontée d’une large enseigne placée de biais, et qu’on a descendu une pente douce, on se trouve dans une allée, assombrie par les feuillages, bordée de bosquets à droite et à gauche ; chacun de ces bosquets est garni d’une longue table et de deux bancs, scellés dans la terre, rougis et noircis par la pluie. 
Tout au bout, l’allée s’élargit, il y a une clairière, une balançoire pend entre deux arbres. Les bosquets étaient silencieux et déserts. […]. 

On nous a mis une serviette sur le bout de la table, en guise de nappe, puis on nous a servi ce que nous avions demandé, des côtelettes, des œufs, je ne sais trop quoi. 
Le vin, contenu dans un petit broc de grès bleuâtre, égratignait le gosier ; un peu rude et âpre, il ouvrait merveilleusement l’appétit. 
Laurence dévorait ; je ne lui connaissais pas ces belles dents blanches, affamées, mordant au pain avec des éclats de rire. Jamais je n’ai mangé si volontiers.

L’auberge du Coup du Milieu, 1912.

Une auberge de campagne 

Le Coup du Milieu est créée en 1847, un an avant la première guinguette de Robinson. À l’inverse des guinguettes qui rivalisent d’originalité pour attirer les clients avec leurs cabanes aménagées dans les arbres, Le Coup du Milieu est plutôt une auberge de campagne assez traditionnelle. 

Elle doit son nom à la tradition de boire un coup au milieu du repas pour faciliter la digestion, à l’image du trou normand. En 1952, l’établissement est vendu au pépiniériste Gautier et, hélas, disparaît…

Sources 

VARRO (Joseph), « Zola et Le Plessis-Piquet le Coup du Milieu » Cahiers d’Histoire et Mémoire du Plessis-Robinson, n° 5, octobre 2000 ZOLA (Émile), La confession de Claude, p. 83

Voir aussi

Fin du carousel