Parmi les précieuses archives familiales données à la Ville du Plessis-Robinson par les descendants de Louis Hachette en 2012 figure un magnifique plan aquarellé de l’actuel parc Henri-Sellier datant de 1826. A l’époque, le Cœur de Ville et l’avenue Charles-de-Gaulle n’existent pas encore. Le domaine du Plessis acquis par le célèbre éditeur s’étend donc sans discontinuité sur plus de 35 hectares.
Secrets d'un domaine révélés par les archives
Sur le plan, on identifie au nord-ouest le château figuré en rose (l’actuel Hôtel de Ville), ses divers communs et, tout à gauche, l’orangerie du XVIIIe orientée plein sud. À l’autre extrémité du parc, on reconnaît la longue terrasse aménagée par le maréchal de Montesquiou avec sa demi-lune en bastion. C’est là que, jadis, la Maréchale communiquait par signaux lumineux avec sa voisine du château de Sceaux, la duchesse du Maine. Au nord-est, l’emplacement de notre théâtre de verdure est déjà marqué par une clairière agrémentée d’une pièce d’eau. Enfin, l’étang de l’Écoute-s’il-Pleut creusé en bordure sud du parc occupe la place du groupe scolaire Henri-Wallon.
Un parc à la française et à l’anglaise
Ce domaine, comme assez souvent à partir de 1750, présente la double apparence d’un parc classique à la française, avec parterres géométriques, allées rectilignes et carrefours en perspective, et d’un parc à l’anglaise, à la nature recréée composée d’allées sinueuses, d’espaces informes herbeux et légèrement arborés. Mais au-delà de son apparence de jardin d’agrément invitant à la promenade, la multitude et la régularité des plantations d’arbres laissent imaginer que cet espace est voué à l’exploitation forestière. C’est qu’en ce temps le bois permet de se chauffer, de cuire et naturellement, pour les belles essences, d’être vendu comme matériau noble…
Une muraille végétale
Parallèlement au plan, une photographie des années 1890 extraite d’un album de famille nous fait découvrir le parc avec les yeux des Hachette. Prise au pied du château, elle illustre la promenade de deux personnes en charrette. Le cadre est plus intéressant encore par ce qu’il offre au regard. Il expose les abords du château, une cour s’étendant en une terrasse formant promontoire, cernée au fond par une muraille végétale de charmille, décorée de cratères fleuris ou vases antiques à deux anses posés sur un muret. Cette terrasse est aujourd’hui occupée par un bassin dominé par les statues des quatre saisons. Des bosquets d’arbustes, des broderies de massifs fleuris précèdent, par une insensible dénivellation un vallon secret et profond s’échappant dans les arbres touffus…