Curiosité de l’histoire, le musée historique de Lausanne conserve une vue aquarellée du Plessis-Piquet datée de 1805. La présence de cette oeuvre en Suisse s’explique par le fait qu’elle a été réalisée par Frédéric César de La Harpe, citoyen suisse exilé en France aux lendemains de la Révolution.
Le village sous le pinceau de Frédéric-César de La Harpe
Intellectuel imprégné des idées des Lumières né en 1754, ce Républicain est remarqué par l’impératrice Catherine II de Russie qui lui confie l’éducation de ses petits-fils aînés. Il retourne ensuite en Suisse où il devient l’un des directeurs de la République helvétique avant d’être contraint de fuir en France en 1799.
Il s’installe alors au Plessis-Piquet, dans le Petit Château. Là, pendant quinze ans, il vit retiré de la vie politique, se consacrant pleinement à l’écriture et à son jardin, à l’image de son illustre voisin de Châtenay-Malabry, François-René de Chateaubriand.
Le dessin n’est pas le moindre des talents de La Harpe. Il immortalise ainsi le village du Plessis-Piquet où il a trouvé refuge. Son tableau constitue un témoignage exceptionnel de l’état de notre commune au début du XIXe siècle, du temps où elle regroupait 245 habitants.
Vue de la Fosse-Bazin
La vue semble prise depuis le coteau menant à Fontenay-aux-Roses, vers la Fosse-Bazin. La campagne au premier plan, avec champs de blé, pâturages et bouquets d’arbres, sert d’écrin au village représenté au fond.
À droite, sur une colline à l’orée du Bois de la Garenne, un petit pavillon surplombe le village tel un belvédère. C’est ce bâtiment, aujourd’hui disparu, qui a donné son nom à la rue du Belvédère. Il faisait partie de la propriété Colbert situé en contrebas, au centre de la scène.
Son château au fronton triangulaire est bien reconnaissable, ainsi que l’étang sur lequel on aperçoit une barque.
Derrière le château Colbert, à gauche, la maison Sertillanges qui accueille aujourd’hui un centre de loisirs. Puis, un peu caché derrière un alignement de peupliers, figure le Petit Château, demeure de Frédéric-César de La Harpe (voir Les personnalités) à l’emplacement de laquelle a été construite la Cité de l’enfance.
Le clocher médiéval de l’église Saint-Jean-Baptiste et la silhouette du château seigneurial (l’actuel Hôtel de Ville) en arrière-plan n’ont guère changé depuis l’époque de cette peinture.