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27 janvier 1945 : Les Robinsonnais rencontrent le Général de Gaulle

Histoire d'archives n°45

Photo : Le général de Gaulle dans la cour de l’Hôtel-de-Ville de Sceaux, 27 janvier 1945 (Archives municipales de Sceaux, 4 Fi 794)

En ce samedi 27 janvier 1945, la ville de Sceaux est sous la neige. A 14 heures précises, un homme enveloppé dans un manteau kaki sort de la voiture présidentielle. C’est le général de Gaulle, alors président du gouvernement provisoire de la République, qui vient rencontrer les habitants du sud du département de la Seine (Sceaux, Le Plessis-Robinson, Châtenay-Malabry, Bourg-la-Reine, Antony, L’Haÿ-les-Roses, Fresnes, Chevilly-Larue et Rungis).

Cette visite s’inscrit dans une série de déplacements que le chef de la Résistance entreprend dans toute la France. Son objectif est double : s’assurer du respect de la légalité républicaine aux quatre coins du territoire dans ce contexte délicat de la Libération, et se faire connaître des autorités locales et de la population après quatre années passées à résister aux Nazis loin du sol français.

Un service d’ordre imposant le précède, l’accompagne et l’enveloppe : des casques, des képis, des calots, des policiers, des soldats français, des Américains et le général Koenig, futur maréchal de France ! Ce nombre impressionnant d’officiers ainsi que la tenue militaire du Général de Gaulle indiquent bien que, malgré la libération de Paris le 25 août 1944, le pays est toujours en guerre. En effet, en ce 27 janvier 1945, bien des Français vivent encore sous le joug allemand : en Alsace jusqu’au 2 février (prise de Colmar par le Général de Lattre) et dans les poches de l’Ouest atlantique jusqu’en avril et mai 1945 (Royan, Rochefort, Saint-Nazaire, Lorient).

Affiche annonçant la visite du Général de Gaulle à Sceaux (Archives municipales du Plessis-Robinson)

Au Plessis-Robinson, une affiche rédigée et imprimée à la hâte invite les habitants à venir nombreux à la cérémonie d’accueil du Général de Gaulle à l’Hôtel-de-Ville de Sceaux afin de lui témoigner « de leur confiance dans les destinées de la Patrie et de la République ».

Près de quatre cent invités participent à la réception, mais seuls quelques rares élus sont autorisés à pénétrer à l’intérieur de la mairie de Sceaux. Sept personnalités robinsonnaises ont droit à cet honneur : le docteur Pierre Bailly, président du Comité local de Libération et maire du Plessis-Robinson, trois de ses adjoints, le secrétaire général de la mairie, un directeur d’école ainsi qu’une représentante des familles de fusillés. Vingt-huit autres Robinsonnais assistent à la cérémonie de l’extérieur à un emplacement officiel : les dix-neuf conseillers municipaux et neufs membres des familles de fusillés.

La cérémonie se déroule selon un programme immuable pour ce type de manifestation patriotique : sonnerie Aux champs par un clairon militaire, dépôt de gerbe au monument aux morts, La Marseillaise par la musique militaire, sonnerie Aux morts, allocution du Général à la foule et présentation des maires des communes conviées. Selon le journal La Flèche, « la dernière délégation présentée est celle du Plessis-Robinson où M. le Curé Comin étale une belle écharpe d’adjoint au maire » (l’abbé Comin, membre éminent de la Résistance robinsonnaise fait partie du conseil municipal de la Libération avant de démissionner, jugeant ce rôle politique peu compatible avec ses fonctions religieuses). 

 

Le général de Gaulle à la fenêtre de l’Hôtel-de-Ville de Sceaux, 27 janvier 1945
(Archives municipales de Sceaux, 4 Fi 795)

C’est devant une foule de plusieurs milliers d’âmes, en dépit d’un froid soutenu, que debout à la fenêtre centrale pavoisée aux couleurs nationales, apparaît le Général, tête nue. Le journal Combat du 29 janvier 1945 relate que dans son discours Charles de Gaulle évoque « la guerre, la misère, le froid et la faim, les petits enfants gelant dans les écoles, [mais aussi] l’espoir de la victoire, l’avenir de la France, la paix, le pur visage de la Liberté ». Il s’exclame enfin : « Maintenant on peut dire que nous tenons le bon bout. Cette année verra la fin de la guerre et la victoire. Nous ferons une nouvelle France…Nous pouvons espérer qu’il y aura du bonheur…pour nos enfants, pour nos petits-enfants ! »

 

Sources :
Merci aux Archives municipales de Sceaux qui nous ont autorisés à reproduire les photographies conservées dans leurs fonds.

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