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Les Guinguettes de Robinson

Connaissez-vous l'histoire de Robinson Crusoé? C'est pourtant de ce personnage du livre de Daniel Defoe que la ville tient son nom.

Un siècle d’histoire

Le quartier de Robinson doit son nom et sa renommée aux nombreuses guinguettes qui, pendant plus d’un siècle, attirent tous les dimanches une foule de Parisiens venus se délasser sous les frondaisons des châtaigniers d’Aulnay. Tout commence en 1848 dans le hameau Saint-Éloi quand un cabaretier avisé, Joseph Gueusquin, s’inspire du mythe de Robinson Crusoé, très en vogue à l’époque, pour créer un restaurant perché dans un arbre qu’il baptise Au Grand Robinson. Le succès est immédiat, et les établissements se multiplient très vite tout au long de la rue de Malabry, au prix d’une concurrence effrénée. Restaurants, bars, dancings, manèges, courses d’ânes et autres attractions font les beaux jours de ce nouveau quartier qui prend vite le nom de l’établissement qui est à l’origine de son développement. Proposant une alternative aux joies du canotage des bords de la Seine ou de la Marne, les guinguettes de Robinson tirent leur originalité de ce cadre forestier insolite qui incite les promeneurs à retrouver leur âme d’enfant et à rêver d’aventures exotiques. En 1909, la ville du Plessis-Piquet, reconnaissant la notoriété acquise en 60 ans par ce quartier de la fête populaire, change de nom et devient Le Plessis-Robinson. Depuis la fermeture en 1976 de la dernière véritable guinguette, Le Grand Arbre, seuls le Pavillon Lafontaine, racheté par la Ville, et quelques restaurants, rappellent le souvenir des établissements qui firent l’âge d’or de Robinson.

La première guinguette : Le Vrai Arbre de Robinson

La première guinguette créée en 1848 et baptisée Au Grand Robinson devient en 1888 Le Vrai Arbre de Robinson, pour se démarquer de ses concurrents, et notamment du Grand Arbre situé juste en face, de l’autre côté de la rue de Malabry. L’atout principal du Vrai Arbre est sans conteste l’imposant châtaignier dans lequel Joseph Gueusquin a eu l’idée d’aménager des cabanes. Les clients peuvent y déjeuner sans être importunés par les serveurs puisque les repas leur sont montés directement dans des paniers grâce à un astucieux système de poulies. L’établissement dispose en outre d’une vaste salle de bal, d’un restaurant et d’attractions telles que des balançoires pour divertir ses visiteurs. Plusieurs statues de Robinson Crusoé se succéderont en guise d’enseigne sur la façade de la guinguette. La dernière en date est actuellement conservée au jardin de Robinson. Au milieu des années 1960, alors que les guinguettes de Robinson ferment les unes après les autres, Le Vrai Arbre de Robinson est relancé par ses nouveaux propriétaires qui en font, en lien avec Johnny Halliday, le Robinson Village. L’esprit de Robinson Crusoé est alors délaissé au profit de l’univers du Far West américain avec saloon, village indien, spectacle de western et discothèque. Malgré ces innovations, l’établissement fermera quelques années plus tard.

Robinson, entre mythe et réalité

Quel rapport y a-t-il entre un marin écossais du XVIIIe siècle, une île perdue au large du Chili, un roman au succès mondial, des cafés perchés dans des arbres, et une petite commune d’Ile-de-France ? Rien moins qu’un mythe : celui de Robinson Crusoé.

Tout commence en 1704 quand Alexander Selkirk, marin écossais embarqué à bord du Cinque-Ports, est abandonné par son capitaine sur une île déserte au large du Chili pour insubordination. Il y reste quatre ans avant d’être recueilli par un navire qui mouille au large. De retour à Londres, son aventure fait la une des journaux.

S’inspirant de l’histoire d’Alexander Selkirk, Daniel Defoe publie à Londres en 1719 un roman intitulé La Vie et les surprenantes aventures de Robinson Crusoé. Le succès est immédiat. Le livre est réédité plusieurs fois et, à force d’être imité, donne naissance à un genre littéraire à part entière : "la robinsonnade". De nombreux auteurs suivent l’exemple de Daniel Defoe et inventent leurs propres histoires de naufragés dont les plus célèbres sont celles de Johann David Wyss (Le Robinson suisse, 1812) Jules Vernes (L’Ile mystérieuse, 1874) et, bien plus tard, de Michel Fournier (Vendredi ou les limbes du Pacifique, 1967).

Contrairement au Robinson Crusoé de Defoe, qui vit seul sur son île où il trouve refuge dans une grotte, le Robinson suisse de Wyss a échoué sur l’île en famille et a construit son abri dans un arbre pour se protéger des bêtes sauvages. C’est cette cabane perchée dans les feuillages qui inspire Joseph Gueusquin pour créer sa guinguette Le Grand Robinson au Plessis-Piquet en 1848. Le succès commercial des guinguettes sera tel que le hameau, puis la ville, prendront le nom de Robinson.

Parallèlement, au large du Chili, sur l’île Mas a Tierra où échoua Alexander Selkirk, le mythe est resté bien vivant. Elle aussi changera de nom, pour devenir officiellement, en 1966, l’île Robinson-Crusoé, construisant ainsi un pont entre ce bout de terre du Pacifique et notre commune d’Ile-de-France.

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