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Le Modern'bar de Guillaume Constant

Histoire d'archives n°60

À côté des grandes guinguettes qui firent la réputation de Robinson entre 1850 et 1950 (Le Vrai Arbre de Robinson, Le Grand Arbre, Le Pavillon Lafontaine), de nombreux établissements plus modestes se disputaient les faveurs des parisiens en goguette. Le long de la rue de Malabry, bistrots, cafés, restaurants, dancings, marchands de gaufres ou encore stands de tir à la carabine se succédaient pour le plus grand bonheur des promeneurs. 

La famille Constant devant le Modern’ Bar, vers 1935 (collection Vettorato)

 

L’un de ces restaurants, situé au 124 rue de Malabry, a connu une longévité remarquable puisqu’il existe toujours sous le nom évocateur La Guinguette. Fondé par Amédée Lemaire en 1896, il s’est tout d’abord appelé A la renommée des pommes de terre frites. Cette enseigne dit bien au visiteur qu’en poussant la porte de l’établissement, il ne doit pas s’attendre à consommer des plats raffinés comme on en sert par exemple en face au Grand Arbre. Ici, « on reçoit les clients avec leur manger », mais on leur propose aussi de petits plats simples, des sandwiches et bien-sûr des frites. Quant au vin et à la bière, ils coulent à flot. C’est cette affaire située au cœur de l’effervescence robinsonnaise que rachète Guillaume Constant en 1922. Son premier acte est de mettre l’établissement au goût du jour en lui donnant un nom aux accents anglo-saxons : Le Modern’ Bar. Il crée une longue vitrine encadré d’un coffrage en bois et adjoint à son café une belle terrasse arborée qu’il baptise « bosquet » dans la grande tradition robinsonnaise. Le stand de frites à emporter crée souvent un attroupement devant l’établissement. Il attire même les spectateurs du cinéma d’en face au moment de l’entracte. Guillaume Constant devient vite une figure incontournable de Robinson. Il prend la tête du syndicat d’initiative créé dans les années 1930 et organise la célébration du centenaire de Robinson en 1948. 

 

Dans les années 1950, dix employés travaillent au Modern’ Bar qui propose, outre la restauration, quatre chambres d’hôtel. Après la mort de Guillaume Constant, en 1954, l’établissement est repris par son épouse, Louise, et ses deux filles, Marguerite et Monique jusqu’à sa fermeture en 1961. Trente ans plus tard, à la création de la fête des guinguettes, Monique Constant sera fidèle au rendez-vous de Robinson. Avec son accordéon, elle marquera les débuts de cette manifestation-hommage aux heures fastes des guinguettes dont sa famille fut l’une des chevilles ouvrières.

Le Modern’ Bar en 1960 (Archives municipales, 3Z28)

Sources

Archives municipales, fonds de la famille Constant (sous-série 3 Z) Les beaux dimanches de Robinson, [catalogue de l’exposition réalisée par la bibliothèque discothèque du Plessis-Robinson au Moulin Fidel du 7 au 28 juin 1990], Le Plessis-Robinson, ville du Plessis-Robinson, 1990

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