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1932 : Le dispensaire municipal

Histoires d’archives n°44

Photo : Le centre de santé qui succédera au dispensaire, place de la Résistance dans les années 1960
(Archives municipales, 4 Fi RUE )


28 juillet 1932 : les Robinsonnais sont invités par voie d’affiche à l’inauguration du nouveau « dispensaire laïque et communal » dont la vocation est d’être un « centre d’hygiène maternelle et infantile » sous le patronage de l’Association d’hygiène scolaire et familiale.

 

 

Affiche annonçant l’inauguration du dispensaire, 1932
(Archives municipales, série Q)

 

La presse se fait l’écho de l’inauguration à laquelle assiste, entre autres personnalités, Alfred Delassue maire du Plessis-Robinson et président du dispensaire, Henri Sellier, maire de Suresnes et président de l’Office des HBM, et un représentant du ministre de la Santé publique. La cérémonie est suivie d’une fête à l’attention de 300 enfants. 

La création de ce dispensaire apparaît comme un jalon dans ce grand mouvement hygiéniste qui marque la société européenne de l’après-guerre. Il s’agit d’un élément du vaste programme d’urbanisme social initié au Plessis-Robinson dans les années 1920-1930 par l’Office départemental des habitations à bon marché de la Seine avec la construction des cités-jardins (voir Histoires d’archives n° 15). La vocation du dispensaire est « de prendre toutes initiatives en faveur de la protection de l’enfance (jusqu’à 12 ans) et de la maternité ». Il est au service « d’une population laborieuse qui, fuyant les taudis malsains de Paris […] vient au Plessis rechercher un air plus calme et plus pur ». Les objectifs du dispensaire sont multiples : service de prévention et d’hygiène infantile et maternelle, consultations de nourrissons, création de crèches et d’un centre de puériculture, surveillance de la vente du lait destinés aux enfants en bas âge, surveillance sanitaire des enfants des écoles publiques, attention portée aux cantines maternelles et aux classes en plein-air des colonies de vacances, vaccinations et même, suprême ambition, organisation d’un service d’orientation professionnelle.

 


Article du journal « L’œuvre » relatant l’inauguration du dispensaire, 29 juillet 1932 
(Archives municipales, série Q)

 

La vie du dispensaire communal entre 1932 et 1940 se découvre au hasard de la lecture des différents rapports, bilans financiers, courriers, et autres bons de commande parvenus jusqu’à nous. L’accueil et les soins sont assurés par deux médecins, une infirmière et une fille de service. Un rapport annuel précise que les locaux, situés au rez-de-chaussée de l’Hôtel de Ville, sont chauffés. Toutefois, en 1937, un groupe de parents se plaint auprès du ministre de la Santé des conditions d’accueil du dispensaire qui ne comprend qu’un couloir et deux pièces : l’une pour la consultation du médecin et l’autre d’une surface 16 m² pour la salle d’attente. Le jour des consultations, selon les plaignants, les mamans avec leurs bébés dans les bras doivent attendre debout en raison de l’exigüité des locaux. La porte de sortie donne sous le porche d’accès à l’Hôtel de Ville et expose les patients à la merci un courant d’air dangereux. On y apprend également qu’aucun garage pour les voitures d’enfants n’est prévu. Elles stationnent sous le porche, obstruant ainsi l’accès à l’escalier de la mairie. Ces plaintes ne doivent cependant pas occulter l’action bénéfique du dispensaire. De 1933 à 1935, le centre dispense de 647 à 735 consultations et pesées de nourrissons. En 1939, 463 consultations gratuites sont réalisées et 246 enfants en dessous de l’âge scolaire sont suivis.

Les Robinsonnais disposent ainsi dès 1932 d’un service de santé public efficace qui permet d’améliorer le suivi médical de leurs enfants. Au dispensaire communal succédera dans les années 1960 un centre municipal de santé, place de la Résistance, ancêtre du centre actuel qui a pris place dans de nouveau locaux à la création du Cœur de ville, au début des années 2000.

 

Sources :
Archives municipales, série Q.

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